Le Studio Ghibli est un studio d’animation Japonais créé en juin 1985 par Hayao Miyazaki et Isao Takahata. Il a produit de nombreux dessins animés au cours de ces dernières années, dont les plus connus sont « Princesse Monoké », « Le voyage de Chihiroé » ou encore « Mon voisin Totoro ». Le logo de ce studio est d’ailleurs un Totoro, une créature évoquée dans cette production Ghibli.


Ce Studio de production est officiellement fondé lors de la production du film Laputa, « Le Château dans le ciel » en 1986 par la société éditrice japoniase Tokuma Shoten. Mais en principe, le studio existait déjà lors de la création du film Nausicaä de la vallée du vent, en 1983. Il existait depuis longtemps dans l’esprit de ces deux hommes, deux visionnaires qui ont su rester fidèles à leurs principes.
Amis de longue date, les deux réalisateurs ont souvent collaboré ensemble et partagent la même idée de l’animation. De leur rencontre sur la série Ôkami Shônen Ken (Ken l’enfant-loup) en 1964, en passant par les nombreuses séries (Lupin III, Heidi, Conan, …) et films (Horus, Panda Kopanda) sur lesquelles ils collaboreront, jusqu’à la fondation du studio Ghibli, Miyazaki et Takahata ont montré à de nombreuses reprises leur intransigeance en matière artistique. Ainsi en témoignent les nombreux départs en cours de production et projets abandonnés (Nemo, Cobra, …).
La particularité de ce studio est de se concentrer sur les longs métrages d’animation, dans un pays où ce sont surtout les séries TV et les OAV qui sont favorisées. On note aussi une grande exigence concernant la qualité des films produits, aussi bien la qualité technique, avec la beauté des dessins et de l’animation, que la qualité scénaristique, alors qu’elle est souvent médiocre chez d’autres studios, dans le but de réduire les coûts.
Dans les premières années, seuls les deux réalisateurs à l’origine de la création du studio réalisent leurs films, mais peu à peu, ils laissent la chance à des auteurs plus jeunes, comme Tomomi Mochizuki et surtout Yoshifumi Kondō. Ce dernier était considéré comme le successeur de Miyazaki, mais il meurt prématurément en janvier 1998. Miyazaki, qui pensait prendre sa retraite, revient alors sur sa décision et poursuit sa carrière.
On note dans beaucoup de films produits par ce studio une valorisation des principes de l’écologie, une volonté de voir l’homme et la nature vivre en harmonie.
Plus qu’un but, ce studio est le moyen pour Miyazaki et Takahata de réaliser leur rêve. Au début Takahata tient à lui donner un nom japonais. Il a avancé « Musashino Kobo » (L’atelier Musashino) mais Miyazaki n’est pas emballé. Il propose alors « Studio Ghibli », Ghibli désignant un vent chaud du désert que les pilotes italiens de la seconde guerre mondiale ont repris pour désigner leurs avions de reconnaissance . Par ce choix, Miyazaki, passionné d’aviation depuis l’enfance, a exprimé ainsi sa volonté d’imposer un nouveau souffle à l’animation.


Si le studio est l’occasion pour les deux animateurs d’être libres et de pouvoir proposer des dessins animés de qualité, chaque film est un pari risqué, un quitte ou double mortel. En effet, il s’agit de financer le prochain film par les recettes du précédent. Qu’un seul film vienne à manquer son public et c’en était fini du studio… Heureusement cela n’est jamais arrivé !
En 1986, Laputa est le premier film sorti sous l’appellation Ghibli. Il fait 775 000 entrées, remportant un succès d’estime. Les bénéfices sont alors réinvestis dans un projet incroyablement risqué : la production de deux films, Mon Voisin Totoro de Miyazaki et Le Tombeau des lucioles de Takahata. L’équipe du Studio Ghibli doit se partager sur les deux projets et les films sortent simultanément en 1988.
Le premier vrai succès national aux box-office du Studio Ghibli est leur production de 1989 : Majo no takkyûbin (Kiki, la petite sorcière). Réalisé par Miyazaki, ce film totalise 2 640 000 entrées rien qu’au Japon.

Le 23 juillet 1996, The Walt Disney Company a obtenu l’exclusivité des droits de distribution à l’étranger des films des studios Ghibli.

Mononoke Hime (Princesse Mononoke) est la onzième production de Ghibli. Il est prévu d’utiliser encore plus l’outil informatique. Une équipe spécialisée dans l’infographie est donc montée et le studio investit dans de nouvelles stations de travail. Conséquence, le budget alloué à Mononoke Hime est le double de toutes les productions précédentes ! A la sortie du film, Miyazaki, épuisé, déclare qu’il met un terme à sa carrière. L’annonce fait l’effet d’une bombe et le film atteint rapidement la première place au box-office national, toutes productions confondues. Elle dépasse E.T., jusqu’alors détenteur du record d’entrées.
Mononoke Hime est également le film de la reconnaissance mondiale : suite à l’accord Tokuma-Disney, Ghibli exporte le film dans de nombreux pays. Même si les résultats en salles ne sont pas comparables avec ceux du Japon, la critique internationale est enthousiaste.
En janvier 1998, Miyazaki se retire officiellement du studio… Malheureusement, quelques jours après l’annonce, Yoshifumi Kondô décède tragiquement. Miyazaki, ayant perdu son sucesseur désigné, fait donc son retour au studio un an plus tard.
En juillet 1999, Miyazaki donne un conférence de presse dans sa Butaya. Il y présente les plans du futur musée entièrement dédié à l’animation, le Museo d’arte Ghibli (le musée d’art Ghibli en italien) Comme d’habitude, Miyazaki s’investit personnellement dans le projet en allant jusqu’à dessiner les plans et l’aspect précis de l’ouvrage qui ouvre en octobre 2001.


Entre temps, le studio travaille sur le nouveau long-métrage de Miyazaki : Sen to Chihiro no kamikakushi (Le voyage de Chihiro). Le réalisateur avait pourtant annoncé à la sortie de Mononoke Hime que, vieillissant, il ne se sentait plus capable de se lancer, une fois encore, dans une expérience aussi longue et pénible. Revenant sur sa décision, il consent cette fois à déléguer une grande partie du travail qu’il réalisait habituellement.
Le voyage de Chihiro sort en juillet 2001, provoquant un véritable raz-de-marée. Il bat, comme Mononoke Hime l’avait fait, tous les records dans les salles (23 millions de spectateurs et 30 milliards de Yens!). De quoi être rassuré sur l’avenir financier du studio!
Le triomphe dépasse les frontières puisque Chihiro est aussi le film de la consécration pour Miyazaki à l’étranger : il remporte de nombreux prix (Ours d’Or au festival de Berlin, Oscar du meilleur film d’animation,…) et obtient ses meilleurs résultats en salles à ce jour.

En 2005, le studio Ghibli prend son indépendance en quittant Tokuma Shoten. Les succès phénoménaux des trois derniers films de Miyazaki ont permis de renflouer les dettes du groupe Tokuma, et donc Ghibli peut être désormais totalement indépendant.
Cette même année, à la surprise générale, Toshio Suzuki annonce que la prochaine production Ghibli est confiée à Goro Miyazaki, le fils aîné du maître. Celui-ci n’est pas réalisateur de formation, mais son poste de directeur du musée Ghibli aurait fait naître chez lui une véritable vocation. Le film est réalisé en un temps record, 8 mois et 17 jours pour terminer l’animation du film, à comparer aux 17 mois pour Le Château ambulant ou pour Le Voyage de Chihiro ! En 2006 sort donc Gedo Senki (Les contes de Terremer), adaptation d’un ouvrage de l’auteur Ursula Le Guin. Le film rencontre un succès honorable mais les critiques de la presse et des spectateurs sont mitigées.

Hayao Miyazaki, quant à lui, réalise son désir : refaire un film à destination d’un public très jeune. En 2006, il se lance dans la réalisation d’un nouveau long métrage, Gake no Ue no Ponyo. Là encore, il choisit de ne rien dévoiler sur le film avant sa sortie. Celui-ci sort en juillet 2008 dans 481 salles, un record pour une production nationale ! Le succès semble au rendez-vous, d’autant que les critiques accueillent très favorablement le film.
Deux films seront confiés à deux jeunes réalisateurs, suivi d’un film de Miyazaki à gros budget. Le premier long-métrage sera Karigurashi no Arrietty (Arrietty et le petit monde des Chapardeurs). La réalisation est cette fois confiée à un jeune réalisateur, Hiromasa Yonebayashi (surnommé « Maro »), qui travaille depuis douze ans au sein du studio Ghibli. Le film sort le 17 juillet 2010 au Japon, bénéficiant d’une belle promotion et d’un accueil favorable.
Le deuxième film, contre toute attente, est signé Goro Miyazaki. Intitulé Kokuriko-Zaka Kara (La Colline aux coquelicots ), il s’agit cette fois d’un film dans la veine dite « réaliste » du Studio. Celui-ci sort le 16 juillet 2011 et reçoit cette fois un accueil nettement plus favorable des critiques et du public que les Contes de Terremer. Ce film sortira le 11 janvier 2012 en France.
Parallèlement à cette réalisation, Miyazaki père continue de réaliser divers courts-métrages pour le musée Ghibli, allant même jusqu’à emprunter les animateurs travaillant sur les longs-métrages. Puis il se lance dans la réalisation de son onzième long-métrage. On sait très peu de choses sur ce projet : l’action se déroulera durant l’ère Showa, il s’agira de l’adaptation d’une autobiographie et il n’y aura aucun élément fantastique. Contrairement aux précédents films des jeunes réalisateurs, Hayao Miyazaki bénéficiera de deux ans de réalisation, pour une sortie prévue pour l’été 2013.
Filmographie
Nausicaä de la vallée du vent (風の谷のナウシカ, Kaze no Tani no Naushika, 1984)
Le Château dans le ciel (天空の城ラピュタ, Tenkū no shiro Rapyuta, 1986)
Mon voisin Totoro (となりのトトロ, Tonari no Totoro, 1988)
Le Tombeau des lucioles (火垂るの墓, Hotaru no haka, 1988)
Kiki la petite sorcière (魔女の宅急便, Majo no takkyūbin, 1989)
Souvenirs goutte à goutte (おもひでぽろぽろ, Omohide poro poro, 1991)
Porco Rosso (紅の豚, Kurenai no buta, 1992)
Je peux entendre l’océan (海がきこえる, Umi ga kikoeru, 1993, téléfilm)
Pompoko (平成狸合戦ぽんぽこ, Heisei tanuki gassen Ponpoko, 1994)
Si tu tends l’oreille (耳をすませば, Mimi wo sumaseba, 1995)
Princesse Mononoké (もののけ姫, Mononoke hime, 1997)
Mes voisins les Yamada (ホーホケキョ となりの山田くん, Hōhokekyo tonari no Yamada-kun, 1999)
Le Voyage de Chihiro (千と千尋の神隠し, Sen to Chihiro no kamikakushi, 2001)
Le Royaume des chats (猫の恩返し, Neko no ongaeshi, 2002)
Le Château ambulant (ハウルの動く城, Hauru no ugoku shiro?, 2004)
Les Contes de Terremer (ゲド戦記, Gedo senki?, 2006)
Ponyo sur la falaise (崖の上のポニョ, Gake no ue no Ponyo, 2008)
Arrietty et le petit monde des Chapardeurs (借りぐらしのアリエッティ, Karigurashi no Arietti, 2010)
La Colline aux coquelicots (コクリコ坂から, Kokuriko zaka kara, 2011)
Le Conte du coupeur de bambou (竹取物語, Taketori no Monogatari, date encore inconnue)